Les interviews

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1. Par Thierry Garnier (Marseille 1998)

Interviews 1

2. Par Adéla

Bonsoir Pierre Silvain

Je pense que vous êtes un auteur qui n´a pas besoin de présentation devant tout ce petit monde qui gravite autour de la Montagne Envoûtée. Qui n´a pas au moins entendu parler de vos  » Révélations ». Mais qui est Sylvain ?
– La passion qui m’anime est responsable d’une fausse image qui me colle à la peau ; je ne suis ni rêveur ni mystique, mais m’inscris dans une démarche scientifique et rigoureuse. Tous ceux qui découvrent mes deux premières « Révélations » sont surpris de les voir présentées comme des thèses, très argumentées et soutenues par une abondante documentation. Je me considère comme un « agitateur d’idées » à la recherche d’une Vérité historique, qui comme chacun le comprend est souvent très différente des convictions religieuses

Il y a une question à formuler à tout chercheur passionné par cette énigme du Razès : comment l´auteur de quatre Révélations en est-il arrivé à s´intéresser à cette région de l´Aude ?
– Par le « Verbe » (clin d´oeil) ! Emma Calvé (la voix) m’a ouvert la voie… Mais je dois beaucoup à la lecture et aux découvertes d’un historien à l’immense talent, Patrick Ferté auteur de « Arsène Lupin supérieur inconnu », qui doit être lu et relu pour être bien compris…

Avec vous, on a l´impression que la nécessité de transmettre un message est plus importante que la vente de vos livres. Je m´explique: la différence entre vous et d´autres chercheurs qui disent détenir la Vérité, c´est que vous, vous n´avez pas peur de donner le résultat de vos recherches et les pistes suivies, sur les forums. Cela n´influence-t-il pas vos ventes?
– Je ne suis pas, dans tous les sens du terme, un professionnel du Livre; il est vrai que j’ai renoncé à ma profession fin 1997 pour me consacrer à temps plein à la transmission du Grand Secret. C’est parce que la chaîne initiatique avait été rompue et que le moment est arrivé, que je donne toutes les précisions nécessaires à la compréhension de ce qui est caché et de ce qui va se produire. Ce n’est plus le temps du « Savoir » , mais du « faire savoir »…

Vous êtes connu comme un auteur qui provoque, mais qui en aucun cas ne laisse indifférent ! Comment pourriez-vous expliquer qu´après avoir lu vos ouvrages, même les intervenants les plus acharnés contre vous, n´ont plus que des mots d´admiration ?
– Je considère cette appréciation comme un grand compliment ! Je crois que malgré les inévitables divergences d’opinions, l’énorme travail de recherche accompli, mon sérieux et ma bonne foi imposent le respect ; beaucoup de monde serait surpris de ce que m’ont écrit certains auteurs de renom dont je ne peux par déontologie citer le nom…

Pourquoi avez-vous utilisé dans le titre de vos ouvrages le mot « Révélation » ?
– Le mot  » révélation » , traduction de « Apocalypse » a souvent été galvaudé. J’utilise ce mot, avec un R majuscule dans son sens littéral et religieux ; dans le sens religieux, la Révélation peut être reçue , mais il faut ensuite qu’elle soit communiquée. Je me considère donc comme un médiateur exécutant une mission, et si cela peut rassurer, davantage comme un facteur que comme un prophète..

Vos « Révélations » sont présentées dans un langage très clair et semblent continuer, là où d´autres se sont arrêtés. Dites-moi Sylvain, cela ne vous a-t-il causé aucun problème?
– Je m’exprime clairement, parce que c’est très clair dans ma tête, et c’est là ma force, la cohérence de mes arguments ; personne à ce jour ne m’a cité parmi les innombrables secrets dévoilés, la moindre contradiction… Pour répondre à votre question, je vais être très explicite : je n’ai été mandaté par personne, je m’exprime et agis en toute liberté ! Je sais que je dérange et que le danger me guette, venant d’horizons très différents ; mais avant d’écrire le premier livre, j’ai longuement réfléchi et choisi d’assumer. Pour tout vous dire, je ne crois pas qu’aucune force humaine soit capable de s’opposer dans le Monde, aux événements qui se préparent…

Comment avez-vous vécu ce que vous appelez votre « Révélation »? Est-ce que c’est une expérience que l’on peut transmettre à autrui ou tout au moins la décrire…?
– Je m’exprime très librement dans le sixième Livre « MISSION 1999 » qui devait paraitre nécessairement en 1999 ; ce livre qui ne doit être lu qu’ APRES mes quatre Révélations et ne sera compris et accepté que par un petit nombre, me suscitera beaucoup d’ennemis, mais je me suis senti « obligé » de l’écrire… J’ai vécu en 1997 et pendant plusieurs semaines, un état d’éveil et d’accélération de la pensée (j’ai utilisé le mot supra lucidité) au cours duquel j’ai résolu point par point toute l’énigme de RLC. Ce qui est important pour moi, c’est que j’ai vécu une expérience inoubliable qui a bouleversé ma vie et ma vision du Monde, à la fois de l’intérieur et comme observateur. Je peux vous certifier que cet état que je n’avais pas sollicité, m’a surpris et m’a laissé « épuisé ».

J´ai constaté que de tous vos livres vous conseillez spécialement votre « Arche d´Alliance » ; pourquoi ?
– Par pédagogie, uniquement ! De « Jésus-Christ Bar-Aba » (2 tomes) et de « L’Arche d’Alliance », je pense que ce dernier livre est le mieux à même de faire comprendre à un lecteur novice comment le Secret a été codé à l’aide de la mystérieuse « écriture D.M. » citée par Nostradamus, dans le paysage c’est à dire sur la carte Michelin. Quant aux deux secrets dévoilés et très différents en apparence (seulement), ils sont intimement liés à la scission qui eut lieu au premier siècle au sein du Judaisme, et sont à l’origine de la naissance du Christianisme ET de la construction du troisième Temple caché près d’Arques (Aude).

« Jésus-Christ Bar-Aba  » tome II semble être aussi spécial pour vous, pourquoi ?
– Tous mes livres ont de l’importance pour moi, car ils ont une destination particulière ; ainsi de ce livre qui est à la fois une quête du Jésus historique et une exégèse du Nouveau Testament, une lecture totalement nouvelle des « écritures » allant à l’encontre du dogme des églises et de la dictature des esprits…Ce petit livre pourrait avoir un grand avenir, car il donne à réfléchir .

Moi je dirais que tous vos livres sont matière à réflexion, par exemple, à propos de « Génésis » vous venez d´ouvrir un forum sur l´excellent site de Jean Claude De Brou* et les thèmes proposés sont vraiment intéressants : « La tombe de Boudet, la Bible codée, les civilisations disparues, l’age du Sphinx, la destination de la Grande Pyramide, l’emplacement de la montagne de la Révélation (à Moïse), la technologie des Anciens, le secret des R+C, la Nouvelle Sion en Razès, le secret de « Ecriture D.M. », la Mission de Jean Orth, la quête de l’Atlantide. » Et avec vous, nous savons déjà que nous aurons les réponses, toujours en relation avec l´Enigme de Rennes-le-Château. Pouvez-vous nous en dire un peu plus par ici ?
– Vous êtes très perspicace . Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’à la manière des maîtres que sont Jules Verne et Maurice Leblanc, chacun de mes livres contient une partie codée du Secret ; c’est à la fois une façon de prendre date et de le pérenniser.

Monsieur Silvain j´espère que vos réponses ne sont pas codées ce soir ( clin d´œil)

* http://www.renne-le-chateau.com/

Votre troisième Révélation « GENESIS » vient d’être publiée et vous préparez déjà la sortie d’un autre livre. Parlez-nous un peu de votre prochain travail ?
-La dernière et quatrième Révélation « REX MUNDI » livre le secret du grand parchemin (P2). Pour la première fois au Monde, une réponse globale et ésotérique au phénomène OVNI est donnée, en rapport avec les origines de l’Homme…

D´autres livres sont-ils en projet ?
-Les quatre Révélations ont été annoncées dès 1999 dans le livre qui annonce ma « MISSION ». En fait, je connaissais toutes les solutions depuis la période d’éveil que j’ai vécue en 1997, à Marseille (Boudet n’écrit-il pas que c’est à Marsil que s’ouvrent les yeux ?). En vertu d’un principe de précaution je n’annonce jamais à l’avance un livre qui ne soit écrit et mis en lieu sûr ; ainsi, « L’AVENEMENT » qui présente celui qui doit venir, est-il le premier livre de la partie opérative de ma « MISSION »…

Le grand protagoniste de l´Affaire fut toujours B.Saunière au détriment de H.Boudet , personnage que l´on semble découvrir dernièrement . Cela n´a-t-il pas freiné la quête de la Vérité ?
-Assurément, si l’on se place du point de vue de la recherche en général, car l’abbé Boudet resté dans l’ombre a su, AVANT et DAVANTAGE que Bérenger Saunière . Mais supposons un instant que la totalité du Secret (par exemple son emplacement) ne soit pas accessible (je veux dire « autorisé ») à tout le monde, ou que la Révélation doive avoir lieu à un moment et une époque donnés, programmés depuis des siècles…

Je crois que l´on ne peut parler de Rennes-le-Château sans nommer monsieur Gérard De Sède. Cet auteur a-t-il représenté quelque chose pour vous ?
-Gérard De Sède est le grand Révélateur de l’énigme de Rennes-le-Château ; nous lui devons tous énormément et il m’a fait rêver…

Monsieur Silvain, il ne me reste plus qu´à vous remercier de la gentillesse avec laquelle vous avez accepté puis répondu à cette interview, merci.

ADELA

3. Apocalypse Know (17 janvier 2005)

( Behind the D.V.C. “The Great Secret”)

Bonjour Pierre Silvain; vous êtes un auteur très connu de l’énigme dite de Rennes-le-château*(1), et vous affirmez depuis la parution de votre premier livre le 17 janvier 1998, être le gardien de ce que vous appelez « Le Grand Secret » ; qu’en est-il ?
Effectivement, au travers de mes nombreux livres et sur mon site Internet, j’explique la plus grande énigme historique de tous les temps : l’existence et la présence des tombeaux de DEUX SAUVEURS (= JESUS), ainsi que celle d’une Arche d’Alliance gardant un immense trésor accumulé au cours des siècles, cachés dans un temple antique…

Tous ces « trésors » sont-ils rassemblés en un même lieu et à Rennes-le-Château même ?
Bien sûr que non ! Mais ils se trouvent rassemblés sur une aire géographique restreinte d’environ dix kilomètres de diamètre, passant par les villages d’Alet-les-Bains, d’Arques, et plus au sud…
Le village de Rennes-le-Château ne contiendrait aucun trésor monétaire, mais en raison de sa situation géographique au sud d’Alet*(2) (Aleth = ALEph/THav/ = Alpha Omega), il représenterait la nouvelle Béthanie et abriterait dans une crypte située sous l’église Marie Madeleine les reliques de cette sainte, alias Marie de Béthanie. Ce serait d’ailleurs pour des raisons liées à sa présence, que l’abbé Saunière (curé de RLC de 1885 à 1917), suivant les traces de son prédécesseur du 18ème, Antoine Bigou, aurait caché un très grand nombre d’informations dans son église et le domaine.

Justement, le nom de cet abbé, Saunière, a été choisi par Dan Brown, auteur du désormais célèbre DA VINCI CODE, pour initier son roman ?
En effet ! L’auteur est avisé et savait qu’en choisissant ce nom, il aurait un succès de curiosité de la part de tous les passionnés de Rennes-le-Château.

Pensez-vous comme Dan Brown que MM (Marie Madeleine) soit le véritable GRAAL ?
Le fait de réhabiliter MM est une très bonne chose en soi, mais pas si nouvelle, si l’on étudie les textes gnostiques de Nag Hammadi, découverts en 1945. En fait, l’auteur a montré là encore toute son habileté, en s’attirant un large public féminin…Je ne dis pas que cela était prémédité, mais il a fait mouche…

Vous n’avez pas répondu à ma question sur le Graal ?
Le nom de Graal n’est apparu qu’à la fin du 12ème siècle, après la première croisade (1099); selon toute vraisemblance, il serait d’origine occitane, provenant à la fois des mots « grasale » = vase , et « gradale » = livre ; selon certains, il s’agirait aussi d’une émeraude tombée du front de Lucifer.
Si l’on considère l’origine « grasale » = vase, Marie Madeleine est le réceptacle idéal pour porter la descendance du Christ, et cette hypothèse est aussi valable que celle de la coupe ayant recueilli le sang du Christ…

Vous n’y croyez pas ?
Bien sûr que si ! Mais cela n’est pas pour la majorité des chercheurs de Rennes-le-Château une nouveauté ; cette pseudo révélation ne représente selon moi que l’arbre qui cache la forêt…

Que voulez-vous dire ?
Je veux dire que j’ai la prétention d’avoir résolu cette énigme, qu’il existe plusieurs Graals, et que leur révélation est bien plus dangereuse et explosive pour le Christianisme, que la découverte du tombeau de Marie Madeleine…

Quels seraient-ils selon vous ?
Ces Graals seraient d’une part deux tombeaux ; ceux des deux Sauveurs (surnommés Jésus en raison de cette qualité) séparés de quelques centaines de mètres, qui démontrent l’imposture de la fausse résurrection du Jésus du « Nouveau Testament ».
D’autre part, ce qu’il est convenu d’appeler les « Tables de la Loi » contenues dans l’Arche d’Alliance, mais qui sont en réalité tout autre chose…Comme vous pouvez le déduire, il y aurait trois emplacements et deux secrets, l’un en rapport avec les origines du Christianisme et l’autre en rapport avec celles du Judaïsme…

Pouvez-vous en dire davantage ?
Disons que ces secrets sont dévoilés dans mes deux derniers livres écrits sous le pseudonyme d’Ulpian, « L’AVENEMENT » et « MA QUESTE DU GRAAL ».

Pourquoi avoir choisi ce pseudonyme qui apparaît dans l’un des plus mystérieux quatrain de Nostradamus que je cite ?

« Quand l’escriture D.M. trouvée,
Et cave antique découverte,
Loy, Roy & Prince Ulpian esprouvés,
Pavillon Reine & Duc sous la couverte. »
Centurie VIII (66).

Pour la même raison que l’auteur français Maurice Leblanc dont le nom du célèbre héros A. Lupin est l’anagramme de Ulpian…Maurice Leblanc suggère au lecteur avisé que son œuvre est codée et contient les secrets de Nostradamus, c’est-à-dire ceux de l’Ordre du Temple. Lupin*(3) n’est pas uniquement le « gentleman cambrioleur » décrit par le cinéma, mais plus sérieusement, ainsi que l’a découvert Patrick Ferté, le cambrioleur de l’Histoire !

Puisque nous parlons de littérature, que pensez-vous du succès du DA VINCI CODE ?
Je ne peux qu’applaudir au succès commercial, d’autant plus que l’auteur a du talent, mais ce n’est qu’un roman.

Que sous-entendez-vous par là ?
Je trouve très bien qu’un large public nouveau se penche sur de tels sujets, mais je trouve regrettable que l’engouement transforme un succès littéraire en vérité révélée !

Cela vous gênerait-il ?
Si le succès du roman adapté au cinéma torpillait mes « révélations », ce qui est très probable, il faudrait se poser la question de savoir à qui cela profite REELLEMENT…
Si, au contraire, un nouveau public est disponible et curieux, pour en savoir davantage que la vérité « officielle », ce serait une bonne chose pour la santé mentale du Monde.

Vous me semblez très désabusé…
Je suis surtout attristé que l’auteur, comme d’ailleurs ses compatriotes, fasse appel à la thèse développée par les auteurs de « Holy Blood, Holy Grail », il y a 25 ans. Cette thèse qui a connu un grand succès de curiosité est aujourd’hui totalement dépassée. L’hypothèse d’une descendance commune à la lignée christique et aux Mérovingiens (rois Francs) n’est que pure spéculation, de même que la supposée existence d’une société secrète appelée « Prieuré de Sion » et oeuvrant dans les coulisses de l’Histoire, depuis les Croisades …
D’une façon générale, il ne se trouve plus que des anglo-saxons pour croire au « Prieuré de Sion »; En toute sincérité, je ne crois pas (et je ne le dis pas pour blesser) que des anglo-saxons puissent découvrir le Secret…

Pourquoi donc, que leur reprochez-vous ?
Rien du tout, si ce n’est une certaine naïveté ; je voudrais simplement faire remarquer qu’une partie importante du secret est codée dans la « langue des oiseaux » qui utilise à la fois le jeu de mot ( to Pun ) et la phonétique, comme le faisaient les troubadours et plus tard le grand écrivain anglais Swift, auteur des « Voyages de Gulliver »…
Il faut une très bonne connaissance de la langue française, car le secret est caché en France, pour comprendre ce qui se cache derrière les mots. Jésus Christ n’écrit-il pas dans « APOCALYPSE » *(4) (Lettres aux sept Eglises)… « Que celui qui a des oreilles entende » pour suggérer que la phonétique permet de comprendre (entendre) un message caché ?

Nous avons bien compris que vous n’êtes pas d’accord avec nombre d’explications données dans le roman ; qu’en est-il ?
Et bien, avant de réfuter, il serait bon d’indiquer en quoi je serais d’accord : je partage entièrement l’idée qu’il existe un secret dissimulé par l’Eglise catholique (je devrais écrire au passé), dont la révélation mettra en péril son existence même, lié à ce que l’on nomme Graal. Je confirme que ce secret est intimement lié à l’ancien méridien zéro (dit de Paris), au nombre d’or Phi = 1,618 (encore appelé N ) et que de nombreux peintres et écrivains ont transmis ce secret dans leurs œuvres.

Justement, pouvez-vous nous parler des tableaux de Léonard de Vinci, cités dans le DA VINCI CODE ?
Avec plaisir, car si je rejoins Dan Brown et plusieurs auteurs sur leurs observations, je ne partage pas du tout leurs conclusions ! Je vous remercie de me donner l’opportunité de faire valoir ma thèse, qui n’est ni celle de l’auteur, ni celle de ses détracteurs tenants de l’orthodoxie officielle !…

Commençons si vous le voulez bien par « La vierge aux rochers », tableau cité à la page 173, dont il existe deux versions.
Il existe en effet deux versions, l’originelle qui se trouve au Musée du Louvre et la deuxième réalisée près de 20 ans plus tard suite à un épisode judiciaire ; cette dernière se trouve à Londres.
Indiscutablement, s’il existe deux versions différentes du sujet traité, cela signifie aux yeux du peintre comme de ses commanditaires, qu’il en existe deux visions, je dirais deux lectures différentes.
Et si Vinci s’est trouvé dans l’obligation de recommencer son œuvre, c’est que la première contient sa vision personnelle et « hérétique » des faits.
Laissons de côté le fait le plus évident et remarquable, qui est dans les deux tableaux, l’absence de « Joseph » censé avoir accompagné sa famille lors de la fuite en Egypte.
Dans la deuxième version du tableau, les deux enfants sont différents, alors que dans la première, Vinci les a peints identiques pour nous indiquer qu’ils sont tous les deux des « Jésus » dont je rappelle qu’il s’agit de la traduction du mot hébreu Ieshouah qui signifie « Sauveur ».
Selon les historiens de l’Art, ce ne peut être que Jésus qui bénit Jean, car Jésus serait « Dieu » ; mais pourquoi Marie, bras tendu au dessus de la tête de « Jésus » (son fils) ferait-elle un geste menaçant, qu’un historien « traduit comme étant les griffes d’un aigle » ?
La réalité est selon moi beaucoup plus simple et conforme à la vision de Vinci ; c’est très normalement que Marie tient d’un bras protecteur (droit) Jésus, tandis que Jean se trouve à côté de l’ange Uriel.
Il n’y a rien à redire, car conforme aux évangiles, que Jean bénisse Jésus comme il le fera plus tard sur le Jourdain, ce dernier étant l’enfant ayant les mains jointes et un genou posé à terre. Et si Léonard de Vinci nous montre Jean enfant bénissant Jésus c’est qu’il est saint dès le sein de sa mère ainsi que le signifie le début de l’évangile selon Luc :
« Car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin, ni liqueur enivrante, et il sera rempli de l’Esprit-Saint dès le sein de sa mère. » Luc 1(15).
Quant à Jésus fait « Dieu » par l’exigence politique de l’Empereur Constantin (4ème siècle), il n’a JAMAIS ETE SAINT dans les évangiles : rappelons principalement qu’il ne pratiquait pas les ablutions, buvait sans retenue (rapporté par Saint Jérôme), fréquentait la lie de la société (Péagers et Prostituées) et touchait les cadavres (ce qui rendait un Juif impur).
Il est donc tout a fait normal que ce soit le plus vertueux, Jean, qui bénisse l’autre, c’est-à-dire Jésus, c’est pourquoi je soutiens que c’est l’interprétation des experts d’aujourd’hui qui est hérétique.

Si l’on retenait votre explication de Jean bénissant Jésus, quelle pourrait être la signification de la main menaçante de Marie, au-dessus de la tête de Jean ?
Je ne perçois pas cette main comme menaçante, mais je pense qu’elle transmet un message, une information : le fait que certains aient pu voir la serre d’un aigle est très parlant pour moi car il y aurait association entre Jean le Baptiste et Jean l’évangéliste (également représenté par un aigle), ainsi que je vais le montrer dans le tableau de la Cène. D’autre part, la serre est une allusion en phonétique au village de Serres, situé non loin de Rennes-le-Château, où a été et se trouve de nouveau le tombeau du Baptiste.

Il existerait donc, selon vous, une relation entre ce tableau et la Cène ?
Au-delà de tout ce que vous pouvez imaginer, et je vais vous le montrer.
Je tiens tout d’abord à rappeler, qu’avant sa réfection en 1953, la Cène, peinte sur un mur, était très dégradée, et que sa reconstitution s’est avérée fort difficile ; c’est pourquoi, je souligne que de toutes les Cènes qui existent dans le monde, il en existe une, qui pour ce qui concerne les personnages, est à l’identique de celle de Léonard de Vinci. Nicolas Poussin, peintre initié, a donc agi en témoin et en conservateur de la Cène de Vinci, et c’est pourquoi j’affirme qu’en cas de doute, il faut se référer à son tableau.

Pourriez-vous nous expliquer en quoi votre explication de la Cène de Vinci serait à la fois différente de celle de Dan Brown, et de celle des historiens de l’art ?
Tour d’abord, en ce qui concerne l’identité du personnage situé à droite de Jésus, je réfute la thèse de Dan Brown et me range du côté des officiels , pour ce qui est du côté apparent :
Selon Dan Brown, pages 304,305,306, reprenant la thèse de Picknett et Prince, le personnage à droite de Jésus (donc à gauche sur le tableau) serait Marie Madeleine en raison de son aspect féminin. L’argument ne tient pas, car ces mêmes auteurs admettent que Vinci représentait la beauté masculine sous des traits féminins, citant par exemple le Saint Jean Baptiste peint en 1519, que nous reproduisons et qui fait partie des trois tableaux conservés par le peintre jusqu’à sa mort.
La Cène, dernier repas pris par Jésus et les apôtres, n’étant décrite que dans l’évangile selon Jean, et son auteur étant le disciple bien aimé qui se penche sur Jésus à la demande de Pierre (à la fin de l’évangile), la représentation de Vinci est conforme au canon, mais ce n’est qu’une apparence.

Que voulez-vous dire par là ?
Je vais vous l’expliquer, mais il faut au préalable expliquer la signification du M majuscule et des deux mains semble-t-il surnuméraires, ce qui ne va pas manquer de surprendre…
Il est indiscutable que les deux personnages situés au centre du tableau dessinent un grand M majuscule, qui n’est pas le fruit du hasard, ainsi que le rapporte le DA VINCI CODE, page 307.
Quant au V dans lequel Dan Brown voudrait voir la coupe du Graal, il ne faut lui supposer aucune interprétation, car il découle de l’existence du M.
Selon Dan Brown, personne ne connaîtrait la signification de ce M :
« La seule certitude…, c’est qu’on retrouve cette lettre dans un très grand nombre d’œuvres d’art liées au Graal… »
Et bien, je suis heureux d’apprendre aux lecteurs qu’il s’agit de l’initiale du mot MESSIE (Messiah en hébreu) et de bien d’autres secrets qui mènent tous aux Graals , ainsi que je l’ai démontré dans MA QUESTE DU GRAAL paru en décembre 2004.
Selon les manuscrits de la mer morte, découverts en 1947, certaines sectes juives (dont les Esséniens, et je rajoute les Nazoréens) attendaient la venue de DEUX MESSIES, un Messie sacerdotal de vertu et un Messie royal libérateur…
Le message secret transmis par Léonard de Vinci est celui de l’existence de ces deux Messies dont la Chrétienté ne soupçonnait pas l’existence avant la découverte des manuscrits :
– Un Messie sacerdotal et de vertu, incarné par Jean le Baptiste.
– Un Messie royal et libérateur, incarné par le Christ (l’oint).

Le personnage à droite de Jésus serait donc Jean le Baptiste ?
Pour respecter le canon, l’orthodoxie, Léonard de Vinci a représenté Jean l’évangéliste, mais en réalité il suggère un autre Jean qui est le Baptiste, et c’est pourquoi son portrait du Baptiste, peint à la fin de sa vie, a des traits féminins comme le Saint Jean de « La Cène ».
Le M désigne à la fois un Messie double et à deux têtes…
Messie double, car en même temps Messies complémentaires et opposés ; Jean le Baptiste, le vertueux, représente la Paix : « Jean leur répondit : Moi, je baptise d’eau,» Jean 1(26)…tandis que le Christ représente l’épée: «…Je ne suis pas venu apporter la paix mais l’épée » Matthieu 10(34).
Mais un Messie à deux têtes (les sommets du M), ce qui ne peut m’empêcher de faire le rapprochement avec les armoiries des Habsbourg, représentant un aigle à deux têtes…
En latin, « Caput » signifie tête d’où l’on a tiré le mot couvre chef, tandis que chef a donné le mot capitaine.
Léonard de Vinci a su tirer parti du jeu de mot, représentant et symbolisant parfaitement par la divergence des deux têtes la rivalité des deux chefs (Paix/épée). L’inversion des couleurs de leurs vêtements est là pour le souligner.
Le véritable nom historique du Christ Jésus étant Jean*(5) de Gamala, le Messie à deux têtes (deux Jean) est littéralement un véritable JANUS…

Ne serait-il pas temps de nous parler de ces deux mystérieuses mains ?
Reprenons le DA VINCI CODE qui fait état à la page 311, de deux mains mystérieuses :
« Un personnage barbu et grisonnant se penchait vers la jeune femme, tendant devant son cou une main menaçante, comme la lame d’un couteau. Le même geste que celui de la vierge aux rochers…
Et regardez par ici, continua Langdon. C’est inquiétant aussi, ne trouvez-vous pas ? Entre les deux apôtres assis à la droite de Pierre, une main surgissait.
– Il y a une main qui tend un poignard ! s’exclama Sophie.
– Exact. Et le plus étrange, c’est que si vous comptez les bras, elle ne semble appartenir à personne. C’est une main sans corps, anonyme. »
Dan Brown a repris dans son roman la remarque de Picknett et Prince (auteurs de « The Templar Revelation »), sans que ni lui ni eux n’en aient trouvé l’explication, fort simple au demeurant, si l’on me suit dans ma thèse :
Ces deux mains appartiennent au douzième apôtre invisible et le message qu’elles transmettent renforce l’allusion au Baptiste…
En effet, selon les évangiles, Jean le Baptiste aurait été décapité par ordre d’Hérode Antipas, pour exaucer un vœu de sa belle fille Salomé.
Les deux mains, celle tenant le couteau signifiant « couper », l’autre main faisant le signe d’égorger « Jean », suggèrent la décapitation de Jean le Baptiste.
D’ailleurs, dans ce même tableau, Léonard de Vinci montre une autre allusion répétitive au Baptiste en représentant un apôtre (à gauche de Jésus et en arrière plan) faisant le signe caractéristique, index de la main droite pointé vers le haut, que l’on peut observer sur le portrait.
Selon le point de vue « officiel » rapporté par de nombreux exégètes et critiques du roman de Dan Brown, la main la plus controversée (qui porte le couteau) serait la main contorsionnée de Pierre qui fait de l’autre main le signe d’égorger.
Cette argumentation tient d’autant moins qu’un agrandissement montre selon nous que la main droite de Pierre (coude levé) retiendrait par le poignet la main au couteau…

Vous affirmez que les deux mains mystérieuses appartiendraient à un douzième apôtre invisible sur le tableau, alors que comme dans toutes les représentations de la Cène, les douze apôtres sont représentés. Nous aimerions comprendre cette contradiction.
La contradiction n’est qu’apparente, et vous devriez convenir que si Léonard de Vinci a peint deux mains qui vous semblent de trop, c’est pour qu’elles soient remarquées, et révéler sa vérité, sa foi en une autre lecture des évangiles, qui est aussi la mienne : Jean l’évangéliste, n’est pas apôtre, car il est Lazare dont le nom n’apparaît plus après sa résurrection…
L’auteur de l’évangile selon Jean se désigne lui-même comme le disciple bien aimé : « C’est ce disciple (bien aimé) qui rend témoignage de ces choses et qui les a écrites (Evangile)… » Jean 21(23), qui est aussi Lazare : « Les sœurs (Marthe et Marie de Béthanie) envoyèrent dire à Jésus : Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade » Jean 11(3).
« Apocalypse »1(5) cite Jésus comme « le premier-né des morts » ce qui exclut Lazare, dont la résurrection n’est que symbolique , tant il est vrai que lorsque Jésus est informé que Lazare est mort, les autres apôtres veulent mourir avec lui :
« Sur quoi Thomas appelé Didyme, dit aux autres disciples : allons aussi, afin de mourir avec lui. » Jean 11(16)
L’auteur du quatrième évangile décrit d’ailleurs ce qui n’est qu’une initiation commençant par une mort symbolique suivie d’une résurrection à une nouvelle vie sous une nouvelle identité. Lazare deviendra ainsi Jean (l’évangéliste), de même que Simon est devenu Pierre, que Lévy est devenu Matthieu (l’évangéliste), et que l’apôtre Jean est devenu Marc (l’évangéliste)…
Les évangiles synoptiques donnant les prénoms des douze apôtres, il est aisé de constater qu’il n’est fait mention que d’un seul Jean, fils de Zébédée et frère de Jacques (le majeur). Cet apôtre ne peut être confondu avec Lazare devenu Jean, qui est lui-même frère de Marthe et de Marie de Béthanie.
Lazare-Jean doit donc être comptabilisé en plus des douze apôtres, dans chaque représentation de Cène, d’où les deux mains du douzième apôtre invisible, car Vinci est tenu de ne représenter que douze personnages accompagnant Jésus…

Vous nous avez indiqué que l’église Saint Sulpice, à Paris, recèlerait de nombreux secrets ; que pensez-vous des révélations du DVC ?
J’ai toujours affirmé l’importance de cette église qui depuis sa rénovation au 17ème siècle sous l’impulsion de l’abbé Olier, serait devenue une sorte de quartier général de la Rose+Croix+Cachée*(6), dont les membres les plus influents furent justement les dirigeants de la Compagnie du Saint Sacrement officiellement crée pour les traquer : je veux parler de l’abbé Olier, de Saint Vincent de Paul et de Nicolas Pavillon.
Cette importance fut consacrée le siècle suivant par la création du méridien religieux de Saint Sulpice (1744) faisant le pendant de celui royal de l’observatoire de Paris, puis au 19ème siècle par les tableaux codés de Signol et de Delacroix…
Le méridien de Saint Sulpice (allusion par anagramme au supplicié de la croix), encore appelé rose ligne non pas en raison de la couleur du fil en laiton qui le matérialise au sol de l’église, mais parce qu’il est celui de la rose, désigne symboliquement son tombeau ; il ne s’agit pas bien entendu de celui de Sainte Roseline mais du Graal …Quelle pourrait être l’identité de cette rose ?

Selon Dan Brown, des documents auraient été cachés à Saint Sulpice, mais il s’avère dans le roman qu’il s’agirait d’un leurre…
En effet, de nombreuses informations remettant en cause les fondements du Christianisme sont cachées à Saint Sulpice, mais contrairement à Dan Brown qui ne les connaît pas, j’affirme qu’elles sont toujours présentes…
Ainsi, par exemple, est-il écrit à la page 147 du DA VINCI CODE :
« La clef de voûte est cachée sous la rose ligne, à la base de l’obélisque de Saint Sulpice. »
Et Dan Brown de nous montrer le méchant Silas de l’Opus Dei commettre un crime, à la recherche d’une cachette située à la base du Gnomon (obélisque) qu’il brise, pour trouver …un leurre !
C’est pour cela que depuis le succès fantastique de son roman, des cohortes de touristes seuls ou guidés par des « tours operators » se pressent autour du Gnomon et de bien d’autres lieux cités dans le livre, comme par exemple le Musée du Louvre…
En relevant la tête, ces visiteurs s’apercevraient que des inscriptions ont été effacées (lors de la Révolution française) car elles contenaient le véritable secret. Ils passent sans le savoir à côté d’une réalité que j’ai montrée en 1999, puis en 2001 dans une édition anglaise (« Jesus-Christ Bar-Aba »), avant de l’expliquer en 2004 dans MA QUESTE DU GRAAL.

Vous parlez d’autres secrets cachés à Saint Sulpice ?
Prenez par exemple les quatre tableaux du peintre Emile Signol, qui sont dans le transept :
La signature même des 4 tableaux du peintre fait apparaître deux tableaux dans lequel le N est inversé, tandis que dans les deux autres tableaux il est normal, et ce ne peut être par hasard.
Les deux tableaux montrant l’anomalie du N inversé sont ceux représentant l’arrestation de Jésus et celui représentant la résurrection (sortie du tombeau).
Les deux tableaux présentant une signature normale (N) sont ceux de la crucifixion et de l’Ascension.
Il semblerait que par le N et le N inversé, le peintre ait voulu dévoiler l’existence de deux personnages opposés, sous les traits de Jésus ! L’un représenté par le N (symbole de la perfection) qui a été crucifié et qui serait mort car l’Ascension est une montée au ciel. L’autre qui serait son opposé, désigné par le N inversé, et qui serait le Christ arrêté et déclaré VIVANT après la crucifixion.
Ce message d’un dédoublement de Jésus recouperait celui du Messie à deux têtes laissé par Vinci. J’ajouterai que Vinci est fidèle à l’évangile selon Luc dans lequel Zacharie (Cantique) loue le Seigneur de la naissance de son fils Jean désigné comme Sauveur = Ieshouah = Jésus :

« Et nous a suscité un puissant Sauveur » Luc 1(69).

« Jésus » devrait donc être considéré nom pas comme un prénom, mais un qualifiant traduisant le mot « Sauveur ». Les faussaires des premiers siècles auraient fusionné en un seul Jésus les deux personnages du Sauveur « rédempteur » et du Sauveur « libérateur ».

Si l’on examine de plus près le tableau de Signol « La crucifixion » tiré de l’évangile selon Jean, le Titulus crucis (pancarte accrochée au-dessus du crucifié, et désignant le condamné) réserve quelques surprises !
Non seulement le texte qui est écrit en trois langues (hébreu, grec, latin) est écrit à l’envers comme l’hébreu, pour le grec et le latin, c’est-à-dire en « écriture inversée » comme dans les notes de Vinci, mais encore, certains mots sont soudés et des lettres substituées, suggérant une substitution.
Le décodage que j’en ai donné dans MA QUESTE DU GRAAL indique que le Christ (de la lignée de David) n’est pas mort sur la croix et aurait encore vécu de nombreuses années…
Si le Christ (épée) n’est pas celui qui a été crucifié, qui donc serait le MORT ?

Pierre Silvain, ce que vous nous dites est stupéfiant ! C’est une véritable bombe !…
En effet ! Cela explique fort bien le silence des autorités, mais moins celui de la Presse qui ne jure que par le roman qui éclipse la réalité…

Votre théorie bouleverserait tout ce que l’on sait des origines du Christianisme, et je la trouve assez séduisante.
L’histoire de la décapitation de Jean le Baptiste pourrait n’être qu’un nuage de fumée inventé plus tard pour cacher la véritable identité du crucifié qui est mort sur la croix et non ressuscité. On serait en quelque sorte passé du parti du Baptiste qui aurait perdu son chef, à la perte du chef (décapitation) du Baptiste…C’est d’ailleurs pour expliquer et souligner ce dédoublement de Jésus = Sauveur qu’ont été créés DEUX méridiens zéros distincts…

Deux méridiens zéros distincts ? Pouvez-vous être plus clair ?
99% des gens ignorent qu’il existe en réalité deux méridiens très proches et souvent confondus, séparés de moins de deux cent mètres…
A la page 136 du DA VINCI CODE, Dan Brown affirme :
« Bien avant l’établissement du méridien de Greenwich comme longitude de référence, la longitude zéro passait par Paris. Et par Saint Sulpice »
Et bien, là il se trompe, et c’est bien tout le problème !
Le véritable méridien zéro dit de Paris a été crée en 1671 à l’instigation du roi Louis XIV ; il est encore appelé méridien royal et a pour origine officielle l’observatoire de Paris.
Le deuxième méridien dit de Saint Sulpice est beaucoup plus tardif (1744) ; il est encore appelé méridien religieux, et a pour origine le gnomon qui est une horloge astronomique.
Ne trouvez-vous pas troublante, l’existence de deux méridiens, comme si le méridien royal devait symboliser le Christ (oint = roi), tandis que le méridien religieux symboliserait le Messie sacerdotal et pacifiste, Jean le Baptiste ?

Voulez-vous dire que l’église Saint Sulpice serait le temple caché du Johanisme ?
Ce que je veux dire est que Dan Brown et ceux qui l’ont inspiré auraient fait une erreur monumentale en imaginant que la rose désignerait Marie Madeleine.
A la page 237 du roman, Sophie Neveu et Robert Langdon se trouvent dans la salle des coffres d’une banque :
« La rose à cinq pétales, murmura Langdon…le symbole choisi par le Prieuré de Sion pour représenter le Graal » Ce Graal (tombeau) dont la piste est donnée dans le roman, à la page 254 :
« La clé de voûte est une pierre codée cachée sous le signe de la rose »
Le Graal qui était montré sur l’inscription aujourd’hui effacée du gnomon est symbolisé par l’agneau*(7) de Dieu dont j’affirme qu’il s’agit de Jean le Baptiste et non pas du Christ.
Et la « rose » n’est pas Marie Madeleine mais le « Jésus » = Sauveur (des premiers Templiers qui se reconnaissaient entre eux par le port d’une rose ) discrètement désigné sous le nom de Christian Rozenkreutz (Rose Croix), « rose » n’étant pas la couleur mais la rose rouge de Damas…
Ce n’est pas par hasard qu’Umberto Eco a appelé l’un de ses romans à succès « Le nom de la rose »

Pierre Silvain, les lecteurs du DVC croyaient avoir découvert un mystère, et en quelques pages vous apportez de nouvelles explications et soulevez le voile d’une vérité plus incroyable encore !
Prenez l’exemple du N inversé ; le professeur Langdon qui est spécialiste en « Symbologie » n’en a jamais entendu parler … Pourtant, il en existe de nombreuses représentations dont j’ai découvert les différentes significations.

Les significations ?
Oui, je parle de significations au pluriel, ce qui s’appelle polysémie (plusieurs sens). Le N désigne avant tout le nombre d’or = 1,618 qui est la proportion divine, le nombre de la perfection dont parle le DVC à la page 120 et suivantes.
Il sert d’abord à désigner le rédempteur, exemple de vertu et de perfection, qui est mort sur la croix, son opposé étant le vrai Christ (roi).
Mais en tant que valeur numérique, le N comme le N inversé vont servir à coder un emplacement ainsi que je l’ai montré dans « Jésus Christ Bar-Aba » publié en 1999.
Savez-vous que l’abbé Saunière, curé de Rennes-le-Château, avait fait graver un N inversé sur le I.N.R.I. de sa tombe ?
Savez-vous qu’on le retrouve dans « Œdipe résout l’énigme », célèbre tableau du peintre Ingres, exposé au Louvre ? Cela vaut le détour…Ingres a caché (comme Signol à Saint Sulpice) un N inversé dans son nom…Et cela nous renvoie, comme un jeu de piste, à Arques (Aude), petit village proche de Rennes-le-Château !

Comment cela ?
La scène se passe non loin de la ville de Thèbes (Egypte) dont l’étymologie désigne un coffre, un cercueil ; et c’est la même que « arcas » à l’origine du nom du village d’Arques…

Oui, mais il existe plusieurs autres Arques en France, l’un dans le nord de la France, un autre en Normandie.
Effectivement ; mais si celui du nord de la France se trouve mystérieusement sur le méridien zéro, et l’autre dans un roman de Maurice Leblanc, c’est pour mieux souligner l’importance de ce nom dont le pays alentour est l’Arcadie…Ne sommes-nous pas devant le tableau, comme le voyageur devant le Sphinx, pour résoudre une énigme ?

L’Arcadie si chère à Virgile et Poussin ?
Oui ! Après le Guerchin, Nicolas Poussin qui est un peintre initié du 17ème siècle a peint deux tableaux appelés tous les deux « Les bergers d’Arcadie », dont l’un est aussi au Louvre. Sur les deux tableaux on peut déchiffrer une mystérieuse inscription incomplète « ET IN ARCADIA EGO… »
Moi aussi en Arcadie…) dont l’une des anagrammes (clin d’œil au lecteur) est « I TEGO ARCANA DEI » (Je connais le secret de Dieu)…Je vous laisse deviner qui pourrait être l’occupant du tombeau…

Dans le DA VINCI CODE les deux héros suivent le méridien zéro vers le nord, jusqu’en Ecosse, à la Rosslyn chapel, avant de se rendre compte qu’il ne s’agirait que d’un leurre…
Si je peux m’exprimer ainsi, le leurre crève les yeux ; personne n’ignore que sur une carte le N désigne le nord. L’astuce est que l’une des lectures du N inversé désigne la direction opposée au nord, c’est-à-dire le sud…de la France. D’ailleurs, les passionnés de cartographie doivent avoir en mémoire que sur les cartes représentant l’Egypte ancienne, le sud est en haut de la page…

Tout au long du roman, il est question du « Prieuré de Sion », société secrète datant des croisades, qui serait détentrice du secret ; qu’en pensez-vous ?
Le Prieuré de Sion a incontestablement existé après la première croisade (1099), mais on en perd rapidement la trace historique. Il n’a absolument rien à voir avec le mythe plantardesque ressuscité en 1956 par Pierre Plantard, sous la forme d’une société Loi de 1901.
Par contre, tout porte à croire que l’Ordre du Temple dont le dernier Grand Maître (Jacques de Molay) était analphabète, fut contrôlé de l’intérieur par une société secrète dont je suis convaincu qu’il s’agit de la Rose+Croix.

Pierre Silvain, vos initiales sont les mêmes que Princesse Sophie et Prieuré de Sion ; est-ce un hasard ?
Le roman débute par un message énigmatique laissé en mourant par le conservateur Saunière, avec ces deux lettres P.S. que l’on croit signifier Post Scriptum…
En réalité Dan Brown nous fait découvrir qu’il s’agit des initiales de « Princesse Sophie », appellation donnée par Saunière à sa jeune nièce Sophie Neveu et retrouvée sur un médaillon qui s’avère être la clé d’un coffre (fort).
Dan Brown n’a fait qu’utiliser le même procédé que moi ; les initiales de mon pseudonyme d’auteur sont volontairement les mêmes que celles du « Prieuré de Sion » pour suggérer que je suis bien détenteur du Grand Secret, ce que je prouve dans mes livres.
Mais permettez-moi d’avertir le lecteur, que l’auteur et ceux qui l’ont inspiré sont encore une fois victimes d’un leurre…

Quelle serait selon vous la véritable signification de ces lettres ?
Toute l’énigme baigne en effet dans le symbolisme (je suis moi-même devenu spécialiste) dont l’une des clefs est la polysémie ; dans le cadre de cette énigme, je veux exprimer que selon les siècles et les circonstances, la signification de ces deux lettres (comme pour le N et d’autres symboles) a changé plusieurs fois, ainsi que je l’explique dans MA QUESTE DU GRAAL.
Pour ce qui est du « Prieuré de Sion », à la différence de Dan Brown qui y voit une société secrète, j’ai dévoilé qu’il s’agit d’un tout autre gardien, je veux dire la cathédrale d’Aleth…
Rappelons que selon mes « Révélations », Aleth serait la nouvelle « Sion » (autre nom de Jérusalem) et que son ancienne cathédrale détruite pendant les guerres de religion serait le « Prieuré ». La présence d’immenses sceaux de Salomon sur les murs de cette cathédrale, observation rarissime sur un édifice religieux chrétien, confirmerait qu’il s’agit du Prieuré de Sion.

Les lecteurs du DVC qui visitent l’église Saint Sulpice sont très intrigués par deux vitraux représentant un P et un S géants…
Contrairement à tout ce que l’on a pu dire ou écrire, ces deux lettres ne désignent ni le « Prieuré de Sion » comme le croit Dan Brown, ni Saint Pierre et Saint Paul (pourquoi inverser les lettres ?) comme le prétend le père Roumanet, curé de la paroisse.
Chacune de ces lettres désigne un méridien…

Notes de la rédaction

*(1) L’énigme dite de RLC
Officiellement, l’énigme dite de Rennes-le-Château débute en 1964 avec la publication d’un best seller de Gérard de Sède, tentant d’expliquer la subite richesse d’un obscur curé de campagne, Bérenger Saunière mort en 1917, par la découverte d’un immense trésor.
En réalité, le train de vie dispendieux que mena l’abbé Saunière pendant de nombreuses années n’est que la partie émergée d’un secret vieux de plus de 2000 ans, remettant en cause les origines du Christianisme.

*(2) Alet-les-Bains
Selon Pierre Silvain, le village d’Alet-les-Bains dont l’un des anciens noms est Aleth serait la nouvelle Sion (autre nom de Jérusalem), désignant le lieu de la présence de Dieu qui est l’Alpha et l’Omega en grec, l’Aleph et le Thav en hébreu, d’où Aleth par contraction ; cela est par ailleurs suggéré par une gravure Rose+Croix du 17ème siècle.
Le fait que la localité très pauvre d’Aleth devint le siège de l’Evêché au 14ème siècle et que Nicolas Pavillon (l’un des personnages les plus importants de la Cie du Saint Sacrement) s’y consacre pendant trente ans (1637-1677) assigne à ce lieu une importance particulière et cachée.
Il est à noter que l’abbé Olier à Saint Sulpice et l’évêque Nicolas Pavillon semblent placés en sentinelles sur le méridien des origines …

*(3) A. Lupin
Arsène Lupin, héros d’une trentaine de romans et nouvelles de l’écrivain Maurice Leblanc (1864-1941) est célèbre dans la littérature française ; maître secret de l’Aiguille creuse d’Etretat (Normandie), il s’est distingué par le vol du tableau de la Joconde, pour avoir ridiculisé Sherlock Holmes, découvert le chandelier à 7 branches (Menorah), ainsi que le trésor des rois de France…

*(4) Le Christ, auteur de « Apocalypse »
Dans le tome 2 de « Jésus-Christ Bar Aba » qui est une biographie du Christ (= Jésus Barabbas) comprenant trois parties (l’Homme, la Doctrine, le Retour), l’auteur Pierre Silvain fait une exégèse des principaux textes du Nouveau Testament. Il démontre, entre autres, que « APOCALYPSE » commence par la réalisation de la promesse faite par Jésus au disciple bien aimé de le revoir plus tard :

«… Si je veux qu’il demeure (en vie) jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? » Jean 21(23)

« APOCALYPSE » est étymologiquement la révélation du retour du Christ VIVANT et AGE qui se manifeste à Lazare-Jean dans les années 54 à 64 et lui dicte :

« Révélation (manifestation) de Jésus-Christ … à son serviteur Jean » Apocalypse 1(1).

*(5) Nom historique du Christ
Pierre Silvain affirme que le véritable Christ (= oint = roi ) serait Jésus Barabbas libéré par Pilate.

« On avait alors un prisonnier fameux, qui s’appelait Jésus Barabbas » Matthieu 27(11).

Jésus Barabbas serait un surnom, « Jésus » étant la traduction de Sauveur (libérateur), tandis que Barabbas viendrait de l’hébreu « bar abba » = fils du père (géniteur).
Sa véritable identité serait Jesus Bar Juda, fils aîné de Juda de Gamala qui fonda le mouvement radical des zélotes et perdit la vie lors de la révolte contre le recensement, en +6.
Le surnom de « Joseph » donné par l’Eglise au père biologique du Christ pour cacher sa véritable identité signifie « Galiléen » :
« J’affirmerai le courage de la Maison de Juda (Judée), et sauverai la Maison de Joseph (Galilée)» Zaccharie 10(6).

*(6) Rose+Croix+Cachée
La Rose+Croix est une société secrète qui se manifesta au 17ème siècle par la publication de trois ouvrages (Manifestes), avant de retourner dans la clandestinité.
Ses adeptes furent traqués aussi bien par les Catholiques que par les Réformés (Protestants) et elle infiltra la Franc Maçonnerie dont les hauts grades étaient souvent des R+C.
Elle se présente comme un mouvement philosophique oeuvrant pour le bien de l’Humanité et l’avancement des Sciences, dénonçant les marchands d’illusions que sont les Catholiques :

« Nous ne traquons pas vos biens avec des teintures inventées et mensongères ».

Parmi ses membres les plus célèbres, citons John Dee, Robert Fludd, Mercaptor, et Francis Bacon.
La Rose+Croix est à l’origine de la Royal Society et a inspiré les auteurs de « l’Encyclopédie ».

*(7) L’agneau de Dieu
Par décision du Concile de Constantinople (553), les évêques interdirent toute autre représentation de Jésus, que celle le montrant sur la croix.
C’est pourquoi l’agneau de Dieu que l’on pouvait observer sur le gnomon de Saint Sulpice ( 1744 ) ne peut représenter le Christ ; il désigne l’autre Sauveur (rédempteur) qui est mort ( et non ressuscité) sur la croix pour le péché des hommes.

 

Interviews 2

« La vierge aux rochers » (Première version 1483 – Musée du Louvre – Paris)

Interviews 3

« La vierge aux rochers » (Deuxième version 1503 – National Gallery – London)

Interviews 4

La « Cène » de Léonard de Vinci (Fresque murale)

Interviews 5

Interviews 6

Détail de la « Cène » : Saint Pierre saisit par le poignet la main au couteau…

Interviews 7

« Cène » : Main au couteau (détails surlignés)

Interviews 8

Saint Jean l’évangéliste par Leonardo Da Vinci
(Montrant le ciel : Ascension ?)

Interviews 9

Ancienne tombe de l’abbé Saunière à Rennes-le-Chateau
(N inversé INRI)

4. Interview de Paul.J Saussez

INTERVIEW DU 24 MAI 2005

1°- Paul Saussez, bonjour ! Vous êtes l’auteur d’un CD Rom publié en 2004, intitulé « Au tombeau des Seigneurs ». Malgré votre très grande discrétion et modestie, ceux qui parlent de vous vous citent comme l’un des chercheurs les plus sérieux de l’énigme de RLC. Pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour Pierre Silvain ! Merci de m’accueillir sur votre site pour cette interview. Mon curriculum ? Eh bien, j’ai 56 ans, je suis architecte et je réside à Bruxelles. J’ai beaucoup voyagé à l’étranger pour mes activités professionnelles et j’ai résidé au Caire jusqu’il n’y a pas si longtemps. C’est d’ailleurs à cette époque que j’ai eu le plaisir de faire votre connaissance. J’ai toujours été intéressé par l’égyptologie et l’archéologie. Je le dois à mon professeur d’histoire au collège, le père Capart, neveu du célèbre archéologue belge, mais aussi -je l’avoue- aux albums d’Edgar P. Jacobs « Le Mystère de la Grande Pyramide » ! C’est d’ailleurs l’égyptologie qui m’a conduit à Rennes-le-Château, par une succession de studieux méandres à travers la Franc-Maçonnerie, les Templiers, le Graal et Marie-Madeleine !

2°- Vous avez déjà été interviewé sur le contenu de votre CD, aussi je ne voudrais pas m’étendre dessus. Pourriez-vous nous décrire l’axe de vos recherches et vos conclusions ?

Je me suis attaché à étudier l’église de Rennes-le-Château sous son aspect strictement architectural. J’ai volontairement fermé les yeux sur toute la décoration abracadabrantesque apportée par l’abbé Saunière, qu’une abondante littérature avait de toute façon déjà explorée. A mon sens, c’est l’arbre luxuriant qui cache la forêt. Je dis ceci au sens littéral de l’expression, car Saunière avait commencé ses travaux en masquant toutes les murailles d’origine par une contre-cloison en briques. J’ai donc immédiatement soupçonné une vaste entreprise de dissimulation. De quoi ? Assurément de ce fameux « tombeau » qu’il avait découvert en 1891. Ce ne pouvait être que le tombeau des Seigneurs, dont l’existence est attestée par un manuscrit du XVIII° siècle que Saunière avait en sa possession.*

Pour en savoir plus, il me fallait reconstituer l’église telle qu’elle se présentait dans son état d’origine, ou tout au moins avant son camouflage sous les ors et les stucs. Armé de mon décamètre-ruban, j’ai entrepris de mesurer l’ouvrage, à l’intérieur et à l’extérieur. Ayant rusé pour que ce travail passe inaperçu, j’ai vécu quelques épisodes cocasses, comme cette nuit où j’ai été enfermé dans l’église !

Ces relevés m’ont permis de tracer un plan précis de l’église. Les anomalies sont apparues d’emblée. Elles se situent, pour l’essentiel, dans l’espace d’environ 1,70 m qui sépare le chœur de la barrière de communion. De chaque côté, les contre-cloisons dissimulent des vides de 1,00 m de profondeur ! En corrélant ces observations avec l’étude de nombreux documents, j’ai élaboré les hypothèses que j’ai présentées à Rennes-le-Château en 2002 et 2003 et que j’ai développées en 2004 dans mon CD.

Mon objectif aujourd’hui est de constituer un nouveau dossier de demande d’autorisation de fouilles et de le présenter aux autorités. La partie est encore loin d’être gagnée, mais j’estime que c’est une démarche nécessaire. Dans un contexte de société qui privilégie la mise en valeur du patrimoine historique et culturel, Rennes-le-Château mérite mieux qu’une bouillie de légendes pour être mise en valeur aux plans culturel et touristique. Seules des fouilles archéologiques permettront une fois pour toutes de mettre fin aux débats stériles, mais surtout d’en ouvrir d’autres plus enrichissants.

3°- Vous vous êtes appuyé sur un certain nombre de documents anciens faisant état de l’existence de ce tombeau ; lesquels ?

Je me suis avant tout appuyé sur le fameux registre paroissial du XVIII° siècle qui a été retrouvé dans les papiers de l’abbé Saunière par Claire Corbu et Antoine Captier. J’ai pu consulter l’original de ce manuscrit exceptionnel, dont les feuillets sont timbrés aux armes de l’archevêché d’Alet, et qui est de la main même des curés qui se sont succédé à la paroisse de Rennes entre 1694 et 1726.

Ce document prouve de manière irréfutable l’existence d’un tombeau seigneurial dans l’église Ste Marie-Madeleine de Rennes. Comme Claire Corbu et Antoine Captier l’ont déjà fait remarquer, ce tombeau doit être assez vaste, puisqu’il accueillait non seulement les sépultures des seigneurs du lieu depuis des générations, mais encore, et jusqu’au XVIII° siècle, celles de quelques parents ou alliés.

Je continue de m’étonner que cette information de première importance pour l’histoire de Rennes et de l’ancien diocèse d’Alet n’ait suscité, depuis sa révélation au public il y a aujourd’hui vingt ans, [1] aucune réaction de la part des autorités culturelles. J’en avais montré une copie aux responsables de la DRAC [2] en août 2001. Ils en ignoraient tout à fait l’existence. Ils m’ont toutefois laissé entendre que cette pièce pèserait lourdement en faveur d’une autorisation de fouilles. Il est regrettable que l’équipe américaine, à laquelle j’apportais mon concours à l’époque, n’ait pas suivi cette indication.

Je me suis aussi appuyé sur différentes notes du Conseil de Fabrique remontant à 1827, ainsi que sur les compte-rendus des visites pastorales rendues à la paroisse de Rennes par Mgr Leuilleux en 1876 et par Mgr Billard en 1889. Ces pièces m’ont permis de reconstituer la configuration intérieure de l’église avant les travaux de l’abbé Saunière, et en particulier de localiser l’emplacement de l’ancien autel dédié à la Vierge. C’est précisément sous cet autel que Saunière a découvert, le 21 septembre 1891, l’escalier menant au tombeau des Seigneurs. J’en donne une séquence illustrée dans mon CD.

Je me suis également appuyé sur le rapport rédigé en 1967 par l’ingénieur Cholet, qui rend compte des fouilles auxquelles il avait participé entre 1959 et 1965. J’ai aussi interviewé maître Gastou, huissier à Limoux, chez qui Cholet avait fait enregistrer ses déclarations d’antériorité, et qui, surtout, pour les besoins de son office, avait été le témoin oculaire de ses découvertes.

J’estime que la crédibilité du rapport Cholet est en grande partie renforcée par ses aveux d’échec. Il reconnaît, après s’être livré à des travaux titanesques, n’avoir rien trouvé dans la nef que « …la forme de nombreux caveaux vides ». Ces indications, que j’avais pourtant communiquées à l’équipe américaine, auraient dû tempérer l’interprétation des premiers sondages en avril 2001 qui avaient détecté deux anomalies sous le pavement de la nef. Dans la fièvre du moment, ces anomalies sont devenues « une crypte avec deux tombeaux ». C’est pour le moins surprenant quand on sait que la sonde avait été réglée pour une profondeur de 0,50m à 1,50m ! Il était donc physiquement impossible que ces explorations aient pu révéler la présence éventuelle d’un quelconque caveau souterrain.

Cholet rapporte d’autres découvertes dont il n’a sans doute pas mesuré la portée. Elles m’ont permis de localiser les accès, aujourd’hui masqués, menant au tombeau et à la crypte depuis la nef, depuis le jardin de l’église et depuis le cimetière, comme je les reconstitue dans mon CD.

J’ai enfin fait grand usage du mémoire de maîtrise en Histoire de l’Art présenté par Brigitte Lescure à l’université de Toulouse-le-Mirail en 1978, sous la direction du Professeur Marcel Durliat, spécialiste incontesté de l’art roman en Languedoc-Roussillon. C’est un travail remarquable et, à ce jour la seule étude archéologique qui ait été entreprise sur l’église, les fortifications et le château de Rennes. J’ai eu le plaisir de la rencontrer et elle m’a prodigué ses encouragements pour la suite de mes recherches.

4°- Ce mois d’avril 2005, Mr de Brou, Webmaster d’un site très connu (http://www.renne-le-château.com) a publié la photocopie du testament d’un baron Hautpoul (document que lui a remis Alain Féral) attestant de la présence d’une crypte sous l’église, dans laquelle il désire être enterré. N’est-ce pas une très bonne nouvelle qui viendrait confirmer la justesse de vos travaux ?

Vous parlez certainement du testament d’Henri d’Hautpoul, daté du 24 avril 1695, où il exprime sa volonté « …qu’après mon décès, mon corps soit enseveli dans l’église paroissiale du dit Rennes, tombeau de mes prédécesseurs… ». Je crois que Mr Debrou en avait déjà publié, au mois d’août 2003 si mes souvenirs sont exacts, une retranscription partielle. Si j’ai bien compris, ce document ferait partie d’un fonds ayant appartenu à André Descadeillas et recueilli par Alain Féral.

Je cite d’ailleurs cet extrait dans mon CD, dans la mesure où, en effet, il pouvait apporter une preuve supplémentaire de l’existence du tombeau. J’y fais toutefois remarquer que le registre paroissial Corbu-Captier, qui commence en 1694, ne fait pas mention du décès, le 10 juin 1695, ni de la sépulture à Rennes du baron Henri d’Hautpoul. J’en concluais qu’il était sans doute décédé et inhumé à Aussillon, berceau de la famille Hautpoul. Le fait que sa veuve, Marie du Puy de Vatan, s’était retirée là-bas après le décès de son mari, pouvait conforter cette supposition.

J’en viens maintenant à la photocopie du manuscrit. Je dois, à la vérité, exprimer des doutes quant à l’authenticité de ce document. En effet, ayant une certaine habitude des manuscrits et imprimés de cette époque, je ne reconnais ni la langue, ni la numération, ni l’orthographe ni l’écriture qui avaient cours à la fin du XVII° siècle. Par exemple:

– Dans ses « Remarques sur la Langue Françoise » (1647), le très strict académicien Vaugelas condamnait déjà septante, octante et nonante. En France toutefois, l’usage de cette numération s’est maintenu jusqu’à la Révolution. On écrivait donc, à la fin du XVII° siècle, « mille six cents nonante cinq » et non pas …quatre-vingt quinze. Voltaire (1694-1778) écrivait encore « Il porta le sceptre des rois, et le garda jusqu’à nonante [ans]… ». Dans ses « Moyens d’apprendre à compter sûrement et avec facilité », Condorcet (1743-1794) recommandait enfin d’écrire les dizaines « dix, duante, trente, quarante, cinquante, soixante, septante, octante, nonante. »
– Les terminaisons « -és » des participe passés au masculin pluriel sont fautives: on écrivait « -ez ». Voyez ces extraits de la dédicace rédigée par Dom de Vic et Dom Vaissète au premier tome de leur « Histoire Générale de Languedoc », publié en 1730: « Son illustre successeur, également respectable par sa naissance, et par ses éminentes qualitez, l’a soûtenu… Tous ces motifs nous ont engagez, Nosseigneurs, à le mettre sous votre protection… Le dessein qu’ils avoient eu autrefois de faire rassembler en un corps tous les titres dispersez qui pouvoient regarder les intérêts de la Province… »
– Le mot décès s’orthographiait « déceds » (Dictionnaire de l’Académie 1694) et il était fort rare.
– Le mot enfant au pluriel s’écrivait usuellement « enfans » (Dictionnaire de l’Académie 1694: « Plusieurs retranchent le t au pluriel des mots en ant et ent: Des enfans, des présens. »
– Mâle s’écrivait « masle » et non « malle » (Dictionnaire de l’Académie 1694)
– Ma femme au lieu de « mon espouse » était péjoratif, voire injurieux et rarissime dans ce sens.
– L’écriture beaucoup trop ronde trahit l’emploi d’une plume métallique. La plume d’oie ou le calame en usage à l’époque rendaient la graphie plus anguleuse et à dominante verticale. En outre, il y avait souvent des pâtés ! A comparer, notamment, avec le registre Corbu-Captier.

calame en usage à l’époque rendaient la graphie plus anguleuse et à dominante verticale. En outre, il Quant au fond, je ne peux pas me prononcer. Il faudrait s’assurer de la fidélité de la retranscription attribuée à Descadeillas et confronter les dispositions du manuscrit avec celles qu’il donne dans son ouvrage « Rennes et ses derniers seigneurs », à savoir que Henry désigne son fils Blaise III comme son héritier universel et général. On retrouve cette disposition dans le manuscrit, mais on y apprend aussi que des sommes considérables (au total, près de 100.000 livres) sont allouées à d’autres…

5°- L’église de RLC est ceinturée de ce que l’on appelle une « litre » (parfois avec deux T) : pourriez-vous nous expliquer ce que c’est et sa signification dans le contexte de RLC ?

Quand on se trouve dans le cimetière, on remarque un bandeau clair qui court le long de la muraille nord de l’église et qui englobe le clocher. Ce sont en effet les vestiges d’une litre.

La litre consistait avant tout en un droit seigneurial, apparu au XII° siècle avec la codification des armoiries. Réservé au seigneur haut-justicier du lieu ainsi qu’à l’évêque du diocèse, ce droit leur permettait d’apposer leurs armoiries à l’extérieur ou à l’intérieur des églises. En pratique, ce droit s’exerçait à la mort du seigneur, sous la forme d’armoiries peintes sur fond de bandeau noir. L’usage des litres s’est répandu à partir de la fin du XVII° siècle, avec le recensement de la noblesse sous Louis XIV, sanctionné par l’édit d’enregistrement des armoiries en 1696. Ce droit a été aboli avec les autres privilèges nobiliaires par l’Assemblée Constituante en 1790. En outre, par ses décrets de 1791 et 1792, la Constituante ordonnait la disparition des armoiries figurant sur tous les immeubles publics et privés.

Je précise qu’une litre n’indique pas particulièrement la sépulture d’un personnage de sang royal, comme d’aucuns ont pu le croire.

Pour ce qui concerne l’église de Rennes-le-Château, en grande partie détruite vers 1575 lors des Guerres de Religion, elle a été reconstruite dans la première moitié du XVII° siècle, sous Francois-Pierre d’Hautpoul et probablement son fils Blaise. Une pierre de remploi dans l’encadrement du porche porte d’ailleurs la date de 1646, qui pourrait commémorer la re-consécration de l’église.

On peut imaginer, pour marquer cette renaissance, que François-Pierre d’Hautpoul et probablement l’archevêque d’Alet, qui était à l’époque Nicolas Pavillon, aient revêtu l’église de leurs armoiries. La litre funéraire proprement dite, reliant les armoiries entre elles par un bandeau noir, n’est probablement apparue qu’à la mort de François-Pierre peu de temps après, voire à celle de Nicolas Pavillon en 1677.

Tout indique que cette litre a été effacée à la chaux par les Révolutionnaires en 1791 ou en 1792.

L’étymologie du mot « litre » reste incertaine. Elle pourrait dériver soit du latin « litura » (enduit, surcharge, trace) ou « litus » (oint, frotté, fardé), soit encore du grec « lithra » (couronne), soit enfin de l’ancien français d’origine germanique « liste » (bord, bordure ou bande). Vous faites bien de remarquer qu’on orthographiait aussi « littre » avec deux « t »[3]. Il serait alors possible, par étymologie, de renvoyer au latin « littera » signifiant « lettre » et, par extension, « signe » ou « emblème ».

6°- Suite aux sondages par échographie pratiqués dans l’église en 2003 par une équipe dirigée par le Professeur Eisenmann, la Presse avait indiqué qu’il n’avait rien été découvert de probant. Je crois savoir que vous auriez à ce sujet un SCOOP qui fera changer d’avis bon nombre de chercheurs…

Il est regrettable, en effet, que ces sondages n’aient débouché sur rien de concret. Je ne reviendrai pas sur l’épisode grotesque du 20 août 2003, où les média, convoqués sous la tour Magdala, ont assisté, là où d’aucuns avaient eu la vision d’un coffre rempli de secrets, à l’exhumation d’un vulgaire caillou.

L’équipe américaine a mené deux campagnes de sondages au géoradar. La première, en avril 2001, s’est intéressée au sous-sol de la tour Magdala et à une partie de la nef dans l’église. J’étais présent lors de la seconde campagne en mars 2002, où les sondages dans la nef ont été poursuivis. D’autres sondages ont également été réalisés à l’extérieur, près de la statue de N.-D. de Lourdes, ainsi que dans les jardins et de la villa Béthania, et même en dehors du village, sur le plateau du Lauzet.

A ma demande exprès, des sondages ont été réalisés discrètement dans le chœur, là où, en sous-sol, on pouvait logiquement supposer la présence d’une crypte. J’avais demandé que la sonde soit réglée pour une profondeur 5,00 m. La précision des échos serait moindre, mais comme je ne cherchais pas le détail mais la présence d’une cavité, on procéda comme je l’avais demandé. C’est sans doute le seul épisode de cette campagne où une directive fondée sur une hypothèse archéologique avait été donnée.

Les données brutes de ces sondages n’avaient pas été exploitées et ils n’ont donc jamais été publiés. J’ai réussi, au mois d’avril 2005, après 3 ans de négociations, à en obtenir les profils, que j’ai soumis à l’expertise d’un bureau d’études spécialisé. Voici le profil le plus représentatif des 3 échographies du sous-sol qui ont été réalisées dans le chœur:

Interviews 10

Les distances horizontales sont en abscisse, les profondeurs en ordonnée. Les zones contrastées représentent un matériau dense, d’une épaisseur variant de 3 m au centre à 5 m sur les côtés. Pour ce qui concerne la zone claire en partie inférieure, voici sans doute le scoop que vous attendiez: d’après le rapport du bureau d’études, « l’absence d’échos dans cette zone peut indiquer la présence d’une cavité » !

Ces éléments doivent encore être affinés, d’autant que le rapport indique que « …les enregistrements radar examinés contiennent vraisemblablement d’autres informations… ». Toutefois, ils sont d’ores et déjà suffisants pour confirmer la présence, sous une épaisse dalle ou voûte en pierre, d’une cavité importante, sinon d’une crypte !

Et bien Mr Paul Saussez, il me reste à vous remercier pour vos brillantes explications et votre extrême gentillesse. Je me joins à tous vos lecteurs pour souhaiter que votre dossier de demande de fouilles à la D.R.A.C. aboutisse et que l’histoire de Rennes-le-Château et de cette magnifique région s’enrichisse de nouvelles découvertes.

 

Votre CD : « RENNES-LE-CHATEAU ….au tombeau des Seigneurs… » Editions ARK EOS

[1] Claire Corbu et Antoine Captier, « L’Héritage de l’Abbé Saunière », éditions Bélisane, 1985

[2] Direction Régionale des Affaires Culturelles

[3] « Lesdits seigneurs ont tous droits honorifiques en ladite église, dont le juge séculier connaît, comme littres et ceintures funèbres, avec les armoiries du seigneur inhumé en ladite église… »

5. Emission radio "ICI ET MAINTENANT"

Interview de Pierre Silvain
Le 4 mars 2005, radio Ici et Maintenant

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